Laboratoires Privés de Contrôle Qualité aux Comores

Plaidoyer pour l'Ouverture des Laboratoires Privés de Contrôle Qualité aux Comores. Lors de l'expo-vente organisée par le PIDC les 1er et 2 août au Palais du Peuple, j'ai eu l'honneur de participer à un panel sur les normes de qualité dans la transformation.

En tant qu'expert et entrepreneur dans la transformation des fruits, j'ai saisi cette occasion pour plaider en faveur de la libéralisation du secteur du contrôle qualité des produits consommés quotidiennement par les Comoriens.

En présence du Directeur Général de l'INRAPE, Dr Hamza Abdou Azali, j'ai mis en avant l'importance de soutenir l'ouverture de laboratoires privés qui travailleraient en étroite collaboration avec cette institution. Lors de son intervention, le DGA de l'Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANPI) a souligné que lors des expositions mondiales, nos produits sont souvent analysés par des laboratoires étrangers. Ces analyses aboutissent parfois à des retraits de nos produits en raison de leur non-conformité aux normes internationales. Cette réalité met en lumière le besoin urgent de disposer de nos propres laboratoires d'analyse, capables de fournir des données précises et préalables sur nos produits locaux avant de les exposer à l'international.

Mon idée n'a pas été pleinement appréciée par le Directeur de l'INRAPE et le DGA de l'ANPI, mais celà n'est pas passé inaperçu aux yeux du coordonnateur CPA du PIDC. Qui vivait durant les 4 ou 3 ans du projet, le quotidien des entrepreneurs comoriens en général et des jeunes en particulier.

Ouvrir le marché de l'analyse, avec l'autorisation de l'INRAPE, nous permettrait non seulement d'obtenir des données sur nos produits locaux, mais également de disposer d'informations spécifiques à notre environnement et à notre réalité sociale. Cela aiderait les transformateurs à comprendre les défauts et atouts de leur travail, tout en déchargeant l'INRAPE de certaines responsabilités, lui permettant ainsi de se concentrer sur le contrôle et la régulation.

Il est important de noter qu'à ce jour, l'INRAPE ne dispose pas d'un laboratoire capable de répondre à la demande des transformateurs agroalimentaires et agrobusiness. Malgré les difficultés, les efforts déployés par l'INRAPE sont à saluer pour apporter le plus de soutien en matière de sécurité alimentaire aux Comores. Cette ouverture pourrait également inspirer la création d'un label "Made in Comores", garantissant la qualité de nos produits et leur conformité aux normes internationales.

Je tiens à remercier toute l'équipe du PIDC pour leur engagement et leur dévouement. Ce projet a été le premier à accompagner les jeunes entrepreneurs jusqu'à la réalisation de leurs objectifs, avec des résultats tangibles. Nous espérons que cette initiative servira de modèle pour atteindre l'autosuffisance alimentaire et préparer le pays à rejoindre les rangs des économies émergentes à l'horizon 2030-2060.

Il reste encore beaucoup à faire. L'environnement économique est fragile, la législation manque de flexibilité, et les critères d'accompagnement sont souvent biaisés ou fermés à ceux qui n'ont pas les moyens, malgré leurs idées brillantes. En tirant les leçons de ce premier projet de chaîne de valeur, nous pourrons espérer voir une future expo-vente plus orientée vers l'autosuffisance alimentaire et l'exportation.

Cependant, il est crucial de tirer la sonnette d'alarme. Si aujourd'hui une centaine de jeunes entrepreneurs ont émergé grâce à ce projet PIDC, il est important de les suivre et de les soutenir, au risque de les voir disparaître dans 5 à 10 ans, compte tenu de la conjoncture économique actuelle du pays. Autrefois, les Comoriens voyageaient pour s'installer dans les pays voisins pour des raisons didactiques, familiales ou sanitaires, souvent pour des études supérieures. Aujourd'hui, un autre type d'exode se profile pour les jeunes Comoriens. Ces dernières semaines et mois, nous avons vu plusieurs jeunes tourner le dos au marché du travail comorien au profit de la Tanzanie et de Madagascar, où ils investissent énormément avant de revenir vendre à cette communauté de consommateurs qu'est le Comorien.

Je ne veux pas parler des jeunes de la diaspora qui, malgré leurs moyens limités, préfèrent mourir avec leurs rêves plutôt que de venir investir dans un environnement fragile et institutionnellement biaisé comme celui de l'Union des Comores. Il est du devoir de l'État de prendre conscience et de mettre en place une vraie politique d'émergence, au-delà des théories et des hypothèses. Il est temps de passer aux choses sérieuses !

Merci à tous pour votre attention et votre soutien. Ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur pour les Comores.

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Photo signé #Mbaé_Imadoudine et #Assoumani_Soulaimana


Bacar Azhar

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